Biographie

Né à Pointe-à-Pitre le 29 octobre 1945, Alain Jean-Marie commence le piano à l’âge de 8 ans. Très vite, il s’éprend du jazz. Il a alors 12 ans quand il découvre Robert Mavounzy, l’un des tout premiers musiciens à introduire en France le bebop, un genre musical de jazz très rapide. 
Alain Jean-Marie qui, très tôt, joue dans des bals, utilise ses gains pour s’acheter des disques de stars du jazz, chez Henri Debs, le disquaire. Il s’affirme en écoutant Miles Davis, Sonny Rollins, Charlie Parker, ou Bud Powell… Il n’a que 15 ans quand il rencontre Edouard Mariépin avec qui il joue également. Du jazz, mais aussi de la biguine.  Le pianiste raconte souvent l’influence qu’ont eu ces artistes antillais dans sa musique. A l’instar du pianiste guadeloupéen Fred Fanfant. 

Année après année, Alain Jean-Marie peaufine son style. Du Canada, à la Martinique, il se produit partout où il passe. Se produit avec le compositeur pianiste martiniquais Marius Cultier.

En 1966, il enregistre avec Robert Mavounzy, Manuela Pioche ou Raymond Célini, l’album Guadeloupe musique d’autrefois, l’album d’or de la Biguine.  Trois ans plus tard, l’album Piano Biguines lui permet d’explorer ses deux passions, le jazz et la biguine. Et déjà, le style Alain Jean-Marie est bien présent.  En 1973, il s’installe à Paris. Il collabore avec de grands noms du jazz : Chet Baker, Sonny Stitt, Art Farmer, Bill Coleman, Christian Escoudé…Il intègre rapidement l’Orchestre de la Cigale, où de nombreux antillais sont passés avant lui. 
En 1979, il obtient le prix Django Reinhardt.

Quelques années plus tard, il se produit avec la chanteuse jazz américaine Dee Dee Bridgewater dont il devient le directeur musical sur le spectacle « Lady Day ». 

En 1990, 4 ans après, il est aux côtés d’une autre chanteuse américaine Abbey Lincoln, du saxophoniste Jackie McLean, du batteur Billy Higgins et du contrebassiste Charlie Haden. Il est reconnu comme l’un des accompagnateurs incontournables de la scène jazz parisienne. Mais la biguine n’est jamais loin. 

Eclectique et talentueux, il se produit avec des sommités du monde du jazz, mais également de la biguine. L’artiste a à coeur de mêler ces deux sonorités. En 1992, l’album Biguine Reflexions avec Éric Vinceno et Serge Marne en est l’expression. 

Son travail en solo est régulièrement salué et récompensé. Il enregistre l’album « Afterblue » en 1999 et reçoit le prix Boris Vian de l’Académie du Jazz. Cet opus est sacré « Meilleur album de jazz français » et le Django d’Or, il reçoit le trophée dans la catégorie « Meilleur musicien français de jazz » en 2000. Il collabore aussi très souvent avec des musiciens guadeloupéens, le trompettiste Franck Nicolas, le guitariste André Condouant, le percussionniste Roger Raspail. 

En 2004, l’album « That’s What », est une revisite toute personnelle de standards du jazz. 

En 2010, Alain Jean-Marie publie l’enregistrement de son duo avec la chanteuse Morena Fattorini, sa femme, intitulé Abandon à la nuit. On y retrouve différentes influences, des chants baroques et airs d’opéra, en passant par le jazz et autres sonorités afro-américaines et caribéennes.

Il collabore régulièrement avec des artistes du monde entier. A 75 ans, le travail du plus célèbre pianiste guadeloupéen est, une nouvelle fois, récompensé, avec cette Victoire du Jazz.

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